Le seau qui sauve les bio-déchets. Rencontre avec Kevin de OuiValo

Le seau qui sauve les bio-déchets. Rencontre avec Kevin de OuiValo

Valoriser ses bio déchets en ville, c'est possible grâce à OuiValo. On vous présente l'équipe ?
16 August 2019
par makesense
4 minutes de lecture

<< J’ai vécu cette frustration de devoir jeter ses bio-déchets pendant plusieurs années à la poubelle. Ce qui met un coup au moral. On a tous envie en ce moment de s’engager, de faire au mieux. >>

C’est quoi votre projet ?

Le projet OuiValo a pour but de développer la valorisation des bio-déchets des citadins français. On met à disposition un maximum d’outils : des seaux pour les citadins pour qu’ils puissent trier les bio-déchets chez eux et des points d’apports volontaires en ville, sur leurs trajets du quotidien, typiquement dans des magasins spécialisés, pour qu’ils puissent déposer leur bio-déchets quand ils vont faire leurs courses, ou sur leur lieu de travail.

Cela répond à quelles problématiques ? Est-ce qu’il y a une problématique prioritaire pour vous ?

La problématique principale, c’est qu’aujourd’hui en France, il n’y a pas de collecte des bio-déchets séparée proposée par les collectivités. Il y a seulement 6% des collectivités qui en proposent une et on estime que d’ici 5 ans il y en aura très peu qui auront entamé des projets sur le sujet. Les citadins ont très peu de solutions, ils ont soit des solutions partagées, à travers des composteurs qui sont assez rares et surtout très engageantes, ou des solutions individuelles type composteur individuel. Ces composteurs individuels sont compliquées lorsqu’on a des petits logements et ils peuvent même être chronophage dans les maisons. Pourtant, il y a beaucoup de gens qui sont prêts à faire le tri aujourd’hui de leurs bio-déchets et qui sont en recherche de solutions. On le voit à travers le nombre de pétitions sur internet par exemple (15000 signataires à la pétition « je veux mon bac bio »), ou le nombre de messages sur les réseaux de gens en recherche de solutions.

Finalement, tous ces déchets vont à l’incinération alors qu’un tiers du volume de nos poubelles est fait de cette matière organique très humide qui pourrait faire du très bon terreau ou être transformée en énergie renouvelable. La problématique, c’est de résoudre ce non-sens de 1) plein de gens prêts à se mettre au tri pour valoriser au mieux cette matière et 2) pas de solution accessible en face.

Combien êtes-vous dans l’équipe ? Qu’est-ce qui vous passionne dans cette problématique ?

Nous sommes trois. Principalement le fait que ce soit l’un des premiers combats qu’on mène lorsqu’on souhaite ‘se mettre au vert’, et c’est un des premiers échecs auxquels on doit faire face. Moi par exemple, j’ai toujours trié mes bio-déchets quand j’étais à la campagne chez mes parents. Au moment d’arriver en ville, je n’ai pas trouvé de solution qui convenait à mon rythme de vie. Quand il y a un manque de solution en face, notamment sur des combats assez simples comme celui-ci, c’est frustrant ! Donc l’idée c’est de répondre à cette frustration personnelle à travers ce projet et de pouvoir en faire bénéficier un maximum de gens.

Comment avez-vous lancé ce projet?

On avait tous les trois les mêmes convictions, ce même besoin au niveau des bio-déchets. Nous avions chacun individuellement lancé un projet entrepreneurial sur les bio-déchets, à différents maillons de la chaîne de valeur. Camille était plus sur la sensibilisation au tri et la mise en pratique. Richard était sur la collecte des bio-déchets en milieu étudiant. Je travaillais plus sur la valorisation des bio-déchets chez des distributeurs alimentaires. On s’est rencontré à travers l’organisme PEPITE, qui gère les étudiants entrepreneurs à Nantes. Nous nous sommes rendus compte que nous étions 3 porteurs de projet sur la même thématique, au même endroit, et donc nous avons d’abord expérimenté ensemble sur nos activités, puis décider de s’associer et porter ensemble ce projet.

Et pourquoi ensemble, vous êtes-vous recentrés sur ce projet?

Cela s’est fait au contact du terrain. On a vraiment expérimenté la collecte de bio-déchets dans certains immeubles en ville, on a beaucoup discuté avec des magasins type BIOCOOP, avec qui on a monté notre offre, au contact du terrain. Cela nous a permis de capter la valeur de ce qu’on pouvait apporter et la valeur de chacune de nos idées respectives, et de pouvoir les mixer dans cette offre actuelle, au plus proche du besoin.

Quel est le défi du moment de l’équipe ? Comment pouvons-nous vous aider ?

Nos objectifs à très court terme sont de nous lancer à grande échelle en Septembre. On va chercher à se déployer rapidement et massivement, sur Nantes d’abord, et après dans d’autres villes de l’Ouest. Pour cela, on a besoin de :

1) Répertorier les personnes qui sont en attente de solutions pour trier leurs bio-déchets. Toutes les personnes qui lisent cet article et n’ont pas de solution autour de chez eux et aimeraient bien avoir un bac d’apport volontaire sur leur chemin du quotidien. Qu’ils n’hésitent pas à nous contacter et manifester leur intérêt ! Nous allons mettre en place une carte interactive dans le mois qui vient.

2) Nous sommes également en recherche de partenaires. Nous cherchons des annonceurs, puisque notre modèle économique fonctionne grâce à la mise en valeur des pratiques durables de partenaires sur nos seaux et nos bacs d’apports à travers les affiches. Nous recherchons donc des annonceurs de type distribution alimentaire ou entreprises engagées qui cherchent à communiquer. Nous recherchons aussi des partenaires dans l’économie circulaire puisque nous récupérons beaucoup de seaux de 5 à 10 Litres dans les restaurants, qui sont aujourd’hui jetés à la poubelle, et nous leur offrons une seconde vie en les distribuant à nos usagers, donc travailler avec des partenaires logistiques de collectes locales serait aussi très intéressant.

Quel serait ton rêve pour la start-up d’ici 5 ans ?

D’être capable de couvrir tout le territoire Français, d’avoir pu proposer des solutions de valorisation des bio-déchets à tous les français qui en ont besoin et de pouvoir accompagner les collectivités dans la mise en place d’une solution de collecte et de valorisation séparée, pour répondre à leurs obligations de 2025.


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