Ouvrir sa porte aux personnes réfugiées

Ouvrir sa porte aux personnes réfugiées

Accueillir des personnes réfugiées ? Le programme J’accueille de Singa vous met en relation et vous accompagne du début à la fin.
27 April 2022
4 minutes de lecture

Il y a, chez vous, une chambre de libre ? Vous aimeriez accueillir une personne réfugiée ? Le programme J’accueille de Singa vous met en relation puis vous accompagne du début à la fin. Depuis que Fabrice a fait cette expérience, sa vie n’est plus la même. Celle de ceux qu’il a hébergés non plus.

“Plus on donne, plus on reçoit.”
(photo : jaccueille.fr)

Cinq millions d’Ukrainiens viennent de fuir leur pays : c’est le plus grand mouvement migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale. L’année dernière, les réfugiés afghans étaient au centre de l’attention. Avant, on évoquait les Syriens et les Libyens. Dans les médias, c’est un drame qui chasse l’autre.

Cette “crise migratoire”, qui dure depuis le début des années 2010, ne va probablement pas se résorber dans les années qui viennent, notamment avec le changement climatique… Bref. Il va falloir s’organiser. S’ouvrir à l’autre. “L’autre”, par exemple, s’appelle Karen, Abdallah ou Samim. D’ailleurs ces trois-là partagent un point commun : ils ont tous dormi chez Fabrice - et Claire, sa compagne.

Fabrice

Fabrice a 57 ans. Il habite à Meaux, et ne sait pas vraiment pourquoi il s’est lancé dans le programme J’accueille. “On aime les gens, on a de l’espace libre… C’était une évidence.” Mais pour sauter le pas, il lui fallait un cadre rassurant, et c’est précisément ce qu’il a trouvé dans l’association. Ce cadre comporte trois volets : 1. une équipe de professionnels dédiés, joignables en permanence par téléphone. 2. Des ateliers de médiations interculturelles et d’accompagnements, organisés régulièrement dans les bureaux de l’association. 3. Une charte, signée par la personne migrante et par l’hébergeur, où sont fixés tous les petits détails auxquels on ne pense pas forcément. Par exemple : les clefs seront-elles partagées ? Et les repas - si oui, combien de fois par semaine ? Et qui s’occupera du ménage ?

Ce cadre est un peu formel, mais indispensable pour que la cohabitation soit pérenne, car le programme J’accueille s’adresse à des gens ordinaires, sans formation particulière. “On ne s’improvise pas travailleur social”, dit Fabrice, “donc heureusement qu’ils sont là pour nous suivre et répondre à nos questions.”

Karen

En 2018, donc, Fabrice et Claire entament les démarches et rencontrent plusieurs “candidats” en lieu neutre - en l'occurrence, un café dans Paris. Une Russe, d’abord, avec qui les atomes n’étaient pas assez crochus… Des couples du Bengladesh et du Pakistan, qui malheureusement ne souhaitaient pas vivre avec un chien (dans l’Islam, le chien n’est pas en odeur de sainteté).

Et puis il y eut Karen. Elle venait du Honduras, où elle travaillait comme avocate sur le dossier d’une femme disparue. Karen fut menacée de mort par les narcotrafiquants et dut fuir son pays. Elle n’aura pas la joie d’y rentrer. Au départ, le couple voulait laisser à Karen son intimité. Mais petit à petit, par besoin, par plaisir, Karen s’est fait une place à table. “Elle s’est mise à cuisiner très souvent, alors, on a mangé hondurien pendant des mois !”

En tout, Karen est restée pendant un peu plus d’un an, le temps de trouver un logement social. Mais, dans les coeurs, elle n’est jamais vraiment partie. “Elle est comme de notre famille !” dit Fabrice. “On connaît ses copains. Elle fête son anniversaire chaque année chez nous !”

Abdallah

Abdallah venait du Soudan - pays ensanglanté par une guerre civile durant depuis 2013. Il n’est resté chez Fabrice que 3 mois, avant de trouver un logement ainsi qu’un travail dans le domaine de la logistique, en Île-de-France. Dans le programme J'accueille, les réfugiés ont déjà le droit d’asile ; ils sont en France depuis au moins six mois, parfois un an. Ils ont tous des besoins différents. Certains, comme Abdallah, retombent vite sur leurs pattes, et c’est tant mieux. “On est là en soutien", rappelle Fabrice. “On essaie de les aider sur plein de points : la langue, le travail, les démarches administratives… Mais au minimum, on les soulage sur la partie hébergement.”

Samim

Samim est afghan. Il est arrivé chez nous par la route, a passé quelques temps à Niort, à Poitiers, avant d’arriver chez Fabrice en novembre dernier. De son périple, il garde quelques séquelles… “Pour différentes raisons, certains réfugiés sont en trauma… Parfois Samim dort mal, on le voit sur son visage.”  Aux cauchemars de la nuit succèdent parfois les cauchemars du jour. Fabrice nous raconte un échange qui l’a marqué, pendant une promenade au parc. “Samim a vu un canard, et des souvenirs sont remontés : il nous a dit que sur sa route, il avait dû en tuer pour les manger. On le laisse parler, c’est une sorte de thérapie.”

Avec Samim, la principale difficulté, c’est la langue. Alors au début, le couple accueillant utilisait beaucoup le téléphone comme traducteur automatique. Mais depuis deux mois, il force le dialogue en français. “Je le lâche pas dans la nature avec son niveau de Français ! On lui achète même des cahiers de CE1 et CE2 ; il comprend de mieux en mieux.”

Vous ?

Depuis 2015, le programme J’accueille a accompagné plus de 1000 cohabitations pour 740 personnes réfugiées. Depuis la guerre en Ukraine, tout s’emballe. Le programme accélère son développement et lance des antennes partout en France : à Bordeaux, Nantes, Rennes, Marseille, Lille... Près de 5000 foyers se sont déclarés intéressés. Pourquoi pas le vôtre ? Prenez-contact !


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