« Les biodéchets sont des nuisances » (ou pas)

« Les biodéchets sont des nuisances » (ou pas)

C'est fou tous les préjugés sur les biodéchets. Violette les démonte un à un. Et non, ils ne sentent pas mauvais !
31 December 2019
par Violette Siméon
3 minutes de lecture

Les biodéchets sont « sales » et « sentent mauvais ».  Les déchets verts et alimentaires sont associés à de nombreuses nuisances : pourritures olfactives et prolifération de mouches. La gestion des biodéchets soulève des craintes sanitaires, alors que ces nuisances peuvent être évitées grâce à des équipements adaptés et de la pédagogie. 

Dans cette série d’articles pour décrypter les biodéchets nous avons interrogé deux initiatives qui transforment nos craintes des nuisances olfactives ou sanitaires grâce à des solutions concrètes.

Les solutions que vous connaissez peut être

Arnaud Ulrich co-fondateurs d’Upcycle accompagne plus de 80 entreprises, collectivités et associations en leur proposant des composteurs électro-mécaniques sur site. « Les machines font 4 à 6 m de long et captent 1 à 2 tonnes de biodéchets/semaine. Upcycle souhaite ramener davantage d’activité économique et agricole en ville. L’impact d’Upcycle débute avec la réduction du gaspillage alimentaire de 20 à 40 % avec l’installation des composteurs. On l’associe à une valorisation des biodéchets et leur retour à la terre via du compost qui favorise le stockage du carbone. La démarche nous reconnecte au vivant avec un cycle local vertueux. »

Frédéric Schyrr, responsable logistique de Rovalterre, a mis en place un circuit de collecte à vélo-remorque des biodéchets des professionnels dans les villes de Romans sur Isère et Bourg de Péage. Aujourd’hui, cette collecte permet une réduction d’au moins 30% des ordures ménagères de ses partenaires. Après un tri à la source, la matière organique collectée est valorisée en compost destiné à amender les sols urbains ou agricoles. La cible de Rovalterre est principalement des professionnels des métiers de bouche (restaurants, cantines et épiceries…) mais aussi des fleuristes et des entreprises. 

Les explications à connaître

Afin que les biodéchets ne soient pas perçus comme sales mais comme une ressource que nous pouvons valoriser, à la fois l’esthétique des lieux de collecte et la compréhension de l’impact sont essentiels. Au sein du projet Upcycle on retrouve la conviction « que le changement de comportement ne se fera dans la durée que si les usagers y voient du sens et y prennent du plaisir. Les outils de collecte des déchets sont simples, pratiques, propres, beaux ! » En plus de l’esthétique, comprendre les effets de la valorisation est un levier essentiel, Arnaud Ulrich nous explique que « les composteurs sont équipés d’outils qui nous remontent de la donnée. Grâce à ces informations nous pouvons établir des rapports d’impact (économies, gain carbone, nombre de personnes sensibilisées, m2 de sols fertilisés, emplois créés…) qui permettent à toutes les parties prenantes de valoriser leur contribution et de comprendre dans quel mouvement global elles s’inscrivent. »

Par ailleurs, en ce qui concerne les nuisances sanitaires associées aux biodéchets, l’adoption d’outils adaptés fonctionne pour Upcycle. En effet, « l’ínnovation dans la technique de compostage électromécanique associe les vertus du compostage en bac bois (compostage hyper localisé, implication des usagers, reconnexion au vivant), avec celles du compostage industriel (accepte toutes les natures de biodéchets y compris carnés, hygiène parfaite, absence d’odeur, compost normé et aux bonnes caractéristiques physico-chimiques). »

Avec Rovalterre la qualité des bacs et la fréquence de collecte sont indispensables pour éviter les nuisances. « Nous fournissons plusieurs types de bacs étanches qui permettent d’éviter toute diffusion de mauvaises odeurs. Même si à la base un biodéchet ne sent pas mauvais, c’est la matière en décomposition mélangée avec les autres produits de notre poubelle qui est source de nuisance olfactive. De plus, nous collectons les déchets chez nos partenaires au minimum deux fois par semaine (ce qui évite la dégradation, décomposition des matières à l’intérieur des bacs de collecte), nous nettoyons et désinfectons les bacs à chaque passage.” 

Au contraire des idées reçues, la collecte séparée des biodéchets réduit les nuisances des poubelles puisque « c’est pour notre partenaire l’assurance de ne plus avoir de jus résiduels à l’intérieur de leur bac d’ordures ménagères. Jus qui constituent des sources de nuisances, et des contraintes en matière d’entretien des bacs. »

Les défis des initiatives pour aller plus loin

  • En ce qui concerne Upcycle, l’utilisation d’outils numériques est une priorité afin « de centraliser l’ensemble des accompagnements techniques, mesure d’impact, tutoriels jardinage et antigaspi. »
  • Pour Rovalterre « notre plus gros défi est de faire accepter le coût  associé au service de collecte et de valorisation des biodéchets. Notre but n’est pas de faire du bénéfice et d’enrichir des actionnaires mais de pouvoir salarier les collecteurs/composteurs et créer une dynamique locale ». 

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