Halte à la gloutonnerie digitale : 3 conseils pour réduire sa consommation numérique

Halte à la gloutonnerie digitale : 3 conseils pour réduire sa consommation numérique

Comment réduire sa consommation numérique, responsable de 3,5 % des émissions de gaz à effet de serre et de 10 % de l’électricité mondiale ?
28 February 2023
4 minutes de lecture

Véritable gourmand, le numérique est déjà responsable de 3,5 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) et consomme 10 % de l’électricité à l’échelle mondiale. Et son appétit est sans limite : ces chiffres vont doubler, voire plus, dans les prochaines années ! Alors, on peut arrêter d’envoyer des mails rigolos, certes, mais si vous voulez vraiment réduire votre impact, voici trois grands conseils. 

1. L’amour ne dure pas (que) 3 ans

Ce n’est plus un secret : la fast-fashion s’applique désormais au numérique. Des nouveautés en pagaille, de l’obsolescence minutieusement programmée, des écouteurs pour celui-ci mais pas pour celui-là, idem pour les chargeurs… Les géants du numérique ont bien compris comment créer l’envie et le besoin. Résultat : on change de téléphone en moyenne tous les deux ans en France, selon l’Ademe. Cerise sur le gâteau du pire : 88 % des gens changent alors que l’ancien téléphone marche toujours. Une hérésie quand on sait ce qu’a couté en métaux, en émissions de GES, en litres d’eau, la fabrication d’un smartphone. Celle-ci est responsable de 75 % de l’empreinte environnementale des appareils connectés. En rallongeant la durée de vie des appareils, on limite donc considérablement son impact ! 

Quelques astuces pour une longue et heureuse relation : 

  • Avant d’acheter, sonder vos besoins : à quoi vous sert votre téléphone ? Est-ce qu’un smartphone est nécessaire ? Est-ce qu’un écran tactile de la taille d’un livre est utile (et pratique !) ? 
  • À l’achat, craquer pour le reconditionné et vérifier l’indice de réparabilité : depuis 2021, les fabricants sont obligés d’indiquer une note selon que leurs produits sont réparables ou non.
  • Bichonner son téléphone : housse, coque, ceinture, bretelles, parachute, puis ne pas attendre qu’il soit à plat pour le charger et éviter de le laisser brancher toute la nuit.
  • Le réparer : s’il tombe en panne dans ses deux premières années, la garantie oblige le vendeur à le réparer, après, le constructeur ou des réparateurs indépendants peuvent vous aider, à moins que vous n’ayez envie de bricoler vous-même ! 

Parce que la durée de vie de votre téléphone ne dépend pas que de vous, vous pouvez aussi contrecarrer ceux qui veulent nous faire acheter toujours plus de produits à durée de vie limitée en soutenant l’association HOP – Halte à l’obsolescence programmée. Tout est dans le titre. 

Bien sûr, toutes ces recommandations sont valables pour l’ensemble des appareils connectés. La première solution, vous l’aurez compris, étant de ne pas les multiplier

2. Et je coupe la vidéo, et je remets le son

Après la fabrication, on passe à l’utilisation. 

Sans surprise, les vidéos ont la plus grande empreinte. Elles utilisent 80 % des données du web, dont 60 % pour le streaming vidéo à lui tout seul. Selon The Shift Project, la consommation de vidéos en ligne émettrait près de 1 % des émissions mondiales de CO2, autant qu’un pays comme l’Espagne ! 

Réparti entre les vidéos à la demande (Netflix, Amazon, etc pour 34 %), la pornographie (27 % !), YouTube (21 %) et les réseaux sociaux (21 %), Hugues Ferreboeuf, directeur d’un groupe de travail sur le numérique du Shift Project, analyse notre usage ainsi : « l’essentiel des vidéos (…) sont consommées à titre de divertissement ou de publicité : un constat qui, face à l’urgence climatique, devrait nous convaincre que remettre en cause nos comportements numériques est non seulement souhaitable, mais possible. »

Petits conseils pour grands téléspectateurs et téléspectatrices :

  • On privilégie le visionnage en wifi et non en 4G : le réseau mobile consomme entre 5 et 25 fois plus que la wifi !
  • On réduit la résolution des vidéos.
  • On désactive la lecture automatique – ce qui a l’immense avantage de faire gagner de précieuses heures de sommeil au passage !
  • On préfère le son à l’image.
  • Pour les séries comme pour la musique, on télécharge en wifi ce que l’on souhaite voir et écouter.

Pour se rendre compte de sa consommation, et surtout des avancées, l’extension Carbonalyser analyse en direct la consommation électrique et les émissions de GES générées par sa navigation. 

3. On débranche ! 

Au sens littéral comme figuré. 

Une box consomme autant qu’un réfrigérateur. Le boîtier TV, l’ordinateur, la console ou la télévision en veille ne sont pas en reste. Alors quand on ne s’en sert pas, on éteint. Au passage, ce seront quelques euros (voire dizaine d’euros) de gagnés sur votre facture d’électricité. 

Enfin, dernier de la liste mais pas des moindres : les réseaux sociaux. Occupant en moyenne 2h24 de notre temps chaque jour, ils sont responsables d’1 % de nos émissions. Ça paraît peu, mais il faut se rappeler que, quelques années plus tôt, cet usage n’existait même pas. Alors avant d’ouvrir un compte TikTok, vous pouvez jeter un œil à cette étude qui classe les réseaux selon leur empreinte environnementale. Dernière astuce pour éviter de scroller à l’infini : limiter le temps d’écran sur les réseaux à l’aide d’un rappel ! 

Pour en savoir encore un peu plus 

  • QQF et ses infographies hyper complètes, et ô chance, une d’entre elles est dédiée au numérique
  • La composition d’un smartphone décortiqué par France Nature Environnement
  • Les jeunes sont-ils plus réticents à agir contre la pollution numérique ? Un article de The Conversation
  • En route vers la sobriété numérique avec l’Ademe

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