Bootcamp la France s’engage. Une finale sous l’égide de la coopération.

Bootcamp la France s’engage. Une finale sous l’égide de la coopération.

En juillet, la France s’engage a organisé avec le soutien de makesense le 1er bootcamp de l’histoire de la Fondation.
01 June 2021
par makesense
5 minutes de lecture

Ils étaient 56 en finale. Du 21 juin au 2 juillet, la France s’engage a organisé avec le soutien de makesense le 1er bootcamp de l’histoire de la Fondation. L'objectif ? Faire se rencontrer les finalistes du Concours, donner à tous des pistes pour grandir, échanger avec la communauté et se préparer pour l’épreuve du jury final.

« À l’ENA, il n’y a que 3 essais et on ne retient pas toujours les meilleurs. Au Concours la France s’engage, certains s’y présentent 3, 4, voire 5 fois, » rappelle avec humour le Président François Hollande lors de la soirée du bootcamp organisée le 29 juin dans les locaux du RaiseLab à Paris. Devant une assistance de finalistes venus des 4 coins de la France, le Président distille conseils et encouragements. « Pour avoir moi aussi passé un jury électoral, il faut être capable de dire en quelques minutes ce que l’on a sur le cœur et dans la tête. (…) Il faut réussir à démontrer que votre projet va pouvoir se développer dans les territoires. (… ) Si vous n’êtes pas dans un esprit de croissance, il peut être intéressant de se coaliser avec d’autres. (…) Vous allez vous parler, vous repérer, peut-être allez-vous vous allier (…). » Et de conclure :  « vos initiatives changent la République, merci d’y contribuer. »

Cinq minutes de présentation, dix de questions-réponses, le format résonnait cette année avec le grand oral des bacheliers. Un exercice imposé, souvent délicat, qui nécessite d'être bien préparé en amont pour éviter le grand moment de solitude. C’est ce qu’ont réussi à faire tous les candidats,  grâce au collectif Panache et à Havas Paris qui, lors d’une journée de bootcamp, ont pu leur donner outils et conseils  pour que leurs présentations embarquent le jury.  « Les deux premières étapes du concours étant très écrites et plus formelles, on voulait avec cet oral percevoir une facette du projet plus incarnée,»  explique Mathilde Savi, responsable des programmes de sélection à la Fondation la France s’engage. « À la sortie de l'atelier sur le pitch, il fallait que je revois complètement le mien, confie Marina Barreau, directrice de l’association Tadam venue défendre son projet de lutte contre le décrochage scolaire et plutôt satisfaite de sa prestation. J’ai beaucoup de gratitude envers les équipes qui nous ont accompagnés, la France s’engage s’intéresse à nous, ce n’est pas rien. » 

L’entraide n’a pas de prix

Si les dernières journées du bootcamp ont vu défiler les 56 lauréats devant 8 jurys constitués d’entreprises mécènes, de lauréats, d’alumni, d’artistes, de journalistes, d’élus, le bootcamp avait d’autres ambitions que celle de préparer au pitch final. « L’idée était de faire entrer cette génération de finalistes dans la communauté la France s’engage, explique Camille Marronnier chargée de la coordination  du projet chez makesense. Ensemble, nous avons imaginé un programme fait d’intelligence collective et de co-développement pour créer des ponts entre les participants, faciliter l’entraide et le partage grâce à des moments de cohésion. » Parmi les formats proposés : des master classes avec les anciens lauréats, des speed meetings avec les partenaires, des ateliers « feuille de route » pour réfléchir à son modèle économique ou son passage à l’échelle, des retours d’expériences de la part des alumnis passés par là les éditions précédentes.

« C’était la première fois qu’on accédait à la finale, raconte Clémentine Opagiste de l’association ANTS qui fait “bouger” les personnes paralysées et souhaite développer des lieux d’activité physique adaptée. Pendant ce bootcamp, j’ai pu imaginer des ponts avec presque toutes les personnes de mon groupe. » Même enthousiasme du côté de Franck Hegel de 60 000 rebonds, association qui remet en selle les entrepreneurs post-liquidation : « Cette semaine m’a ouvert les yeux sur des sujets sur lesquels je n’étais pas forcément éveillé, les migrants, les femmes, le développement de certains territoires. Grâce aux formats très transverses, j’ai pu trouver des solutions parmi les pairs, ça fait gagner du temps. En fait, nous ne sommes pas en compétition, on est “coopétiteurs”. L’enjeu c’est que chacun fasse grandir son sujet. » « On était tous au même niveau de maturité, ça fluidifie les échanges, poursuit Alexandra Lafont-Kaufman d’Énergie partagée, mouvement qui fédère le développement d’énergies renouvelables citoyennes. Les ateliers de co-développement ont aidé à cibler les problématiques et les canevas nous ont permis de penser à des choses auxquelles on n'avait pas songé. Ils vont nous servir de pense-bête à l’avenir. »

François Dauriat de DUO for a JOB, un service de mentorat intergénérationnel pour l’emploi des jeunes réfugiés ou issus de la diversité, a lui aussi apprécié ce brassage des idées. « Ça respire, on partage des expériences, des questionnements, ce sont des graines qui vont germer plus tard. Et c’était super d’avoir eu droit à la failure story de Simplon.co. Les erreurs sont toujours plus instructives que les succès. » François fait référence à l’intervention de Frédéric Bardeau, co-fondateur de Simplon.co lors de la séance d’ouverture qui a marqué les esprits. À distance et pourtant si proche de son auditoire, le lauréat de la première édition est revenu sans réserve sur toutes les erreurs et les échecs de son projet qui connaît pourtant aujourd’hui un joli développement. « On avait l’habitude de dire que, pour Simplon, l’ESS était synonyme de l’économie sociale et suicidaire, explique Frédéric. On n’avait pas pensé à la variable financière de notre modèle pas plus qu’à la trésorerie, ni au modèle économique qui allait soutenir notre impact. » Pendant 45 minutes, le passionné dresse la liste de tout ce qui a, un jour, dysfonctionné chez Simplon. La gouvernance, la croissance, la levée de fonds, la diversification… tout y passe. « Frédéric Bardeau m’a particulièrement marqué, confie Franck Hegele. Il a raconté avec beaucoup de sincérité, de transparence et d’authenticité ce qui n’a pas marché. C’est un grand rescapé. »

Faire vivre la communauté

Après deux semaines de bootcamp, en ligne, hors ligne, dans les locaux de la Fondation ou chez des partenaires, après plus de 40 ateliers, 60 speed meetings, des centaines de cafés et d’échanges de cartes de visite, les finalistes sont retournés à leur projet en en attendant la désignation des Lauréats 2021 par le Conseil d’Administration le 21 juillet, suivie par l’annonce officielle à l’automne. « Ce bootcamp était une première étape de rencontres entre les finalistes, confie Mathilde Savi. Notre communauté s’est enrichie de nouveaux projets et de nouveaux partenaires. Nous allons continuer de la faire vivre à l’avenir pour tous, que l’on soit Lauréat 2021 ou non.»


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