8 lieux alternatifs incontournables quand tu débarques à Marseille

8 lieux alternatifs incontournables quand tu débarques à Marseille

Visite guidée de la ville alternative marseillaise par une nouvelle arrivante qui n’est pas prête de repartir.
20 April 2023
par Aurore Le Bihan
6 minutes de lecture

Tout le monde connaît le vieux port, le cours Julien, la Bonne mère mais pas toujours ces lieux engagés qui font de Marseille la nouvelle destination préférée des activistes, artistes, entrepreneurs. Visite guidée de la ville alternative par une nouvelle arrivante qui n’est pas prête de repartir.

Marseille… la deuxième plus grande ville de France a gagné plusieurs points de popularité ces dernières années. Les raisons ? Sa qualité de vie, ses calanques, son pastis, son soleil qui ne prend que de rares jours de congés, mais aussi son bouillonnement tant culturel que militant. Au-delà de son pouvoir d’attraction, cette ville reste le théâtre de profondes inégalités entre l’hypercentre ou les quartiers nord. Pas facile de naviguer dans une ville aussi complexe... Alors si vous êtes nouvellement débarqué dans la ville, on vous emmène faire un petit tour des lieux qui se bougent dans la ville de Jul. 

Le Talus, ferme urbaine

1. Les Déchainé.e.s : pour faire la vélorution 

Tous les premiers mardi du mois, des femmes arrivent au compte-gouttes à La Plaine à partir de 19h, dans le centre de Marseille, jusqu’à constituer un groupe d’une cinquantaine de personnes. Au programme : fabrication de pancartes féministes, paillettes, gonflage de pneus. À 21h, c’est le top départ, la horde s’élance dans les rues de Marseille pour faire la Vélorution sur un circuit d’une dizaine de kilomètres. Du gros son et des slogans féministes résonnent dans les rues de la ville : “La rue, la rue, elle est à nous ! ” ou encore “Je roule sur le patriarcat”. Une manière festive de se réapproprier la rue, un espace où les femmes sont souvent victimes de discrimination ou de harcèlement (91% des femmes déclarent avoir été victimes de harcèlement en 2020 d’après le Baromètre du Harcèlement de rue)

Quand y aller pour découvrir l’association ? Rendez-vous directement lors d’une vélorution organisée une fois tous les deux mois ou lors des réunions d'accueil régulière, les infos sont partagées sur leur compte Instagram.

2. Le Talus : pour mettre les mains dans la terre 

Dans le 12e arrondissement de Marseille, un grand espace est coincé entre une ligne de chemin de fer et une voie rapide d’où dépassent des containers. Ce lieu qui a fêté son cinquième anniversaire le samedi 15 avril dernier n’était alors qu’une grande friche. Elle est aujourd’hui recouverte d’un grand potager, d’un atelier bois et d’une petite scène. Les habitants du coin ou d’ailleurs s’y retrouvent le mercredi ou le samedi pour des chantiers participatifs (idéal pour faire des rencontres autour d’un repiquage de carottes), et de nombreux ateliers manuels y sont proposés. La programmation culturelle n’est pas en reste avec notamment une scène ouverte mensuelle où chacun peut venir se frotter aux planches en proposant une chanson ou un numéro de son choix.

La base, la grande coloc des écolos marseillais

3. La Base : pour militer dans la joie

Ce lieu associatif situé dans le quartier des Chartreux qui a ouvert en 2020 se veut le quartier général des luttes pour le climat et la justice sociale et un soutien indispensable aux différentes mobilisations. Avec son espace de 400 mètres carrés dont un bar, La Base propose des espaces de travail et de convivialité pour celles et ceux qui veulent se réunir pour faire bouger les lignes. Elle héberge donc des événements d’associations militantes comme Dernière Rénovation, Extinction Rébellion, les Gilets Jaunes, Greenpeace, Alternatiba… mais aussi des ateliers de réparation de vélo tous les mardi avec l’association le Vélocène

Quand y aller ? Le jour de la réunion d’accueil d’une association qui vous intéresse, ou lors d’un atelier vélo. La programmation est mise à jour ici : https://labasemarseille.org/evenements

4. Le Coco Velten : pour prendre son shoot de culture 

En plein cœur de l’hyper-centre (désolée pour cette redondance), ce tiers-lieu créé par l’association Yes We Camp a pour vocation de lutter contre l’exclusion. À la fois lieu d’hébergement (plus de 80 personnes sont hébergées) et lieu de travail (plus de 40 associations artistes et designers y travaillent, dont le Secours Populaire) et lieu d’accueil (un bar /resto à petits prix), le pari de la mixité semble plutôt réussi. Ici, différentes populations, générations et classes sociales s’y mélangent joyeusement (même si cela reste quand même un endroit “bobo”). La programmation artistique y est riche : on y trouve des expositions, des cours de danse africaine, du théâtre-forum, du bricolage en passant par des battles de hip-hop.

Quand y faire un tour ? Un peu tout le temps pour boire un coup ou manger et à la demande en fonction de la programmation du moment. 

Le toit-terrasse de la Friche la Belle de Mai

5. Le DAR : pour rencontrer d’autres paumé.e.s un centre social en plein coeur de Nouaille 

Ce centre social militant autogéré situé en bas de la rue d’Aubagne ouvert en 2013 propose des ateliers autogérés, une cantine, des soirées de soutien aux luttes, des projections, des discussions, mais aussi des cours de couture… 

Quand y aller pour la première fois ? Lors des réunions dédiées aux demandeurs et demandeuses d’emploi qui veulent s’entraider tous les lundis matins.

6. La Friche Belle de Mai : pour se perdre dans les 45 000 mètres carrés

Souvent critiquée comme le fer de lance de la gentrification de Marseille (à l’instar de Coco Velten) dans le quartier défavorisé de la Belle de Mai, la Friche n’en reste pas un endroit tentaculaire et riche en propositions, où se croisent les différentes populations marseillaises dans son restaurant bar, ses salles de spectacles, son terrain de basket  ou sa discothèque le Club Aléatoire et même son cinéma le Gyptis. Et ce n’est que la partie “émergée” de l’iceberg car plus d’une soixantaine de structures y sont hébergées.

Quand y aller ? Lors d’un des nombreux festivals accueillis au sein de la Friche

Les 8 Pillards -  © Emilie Rossi

7. Cagole Nomade Party : des soirées féministes et queer pour danser “safe”

Des soirées mensuelles où l’on peut aller sans connaître personne grâce à un système de marrainage ? Un mur du consentement à l’entrée, condition sine qua none pour entrer ? Des personnes en charge de s’assurer qu’il n’y a pas de relous ?  Des performances libres et de la musique pour bouger ses fesses en toute bienveillance et faire des rencontres paillettées ? On en a rêvé, ils l’ont fait. Les Cagole Nomade Party ont lieu tous les mois au Molotov ou à l’Espace Julien.

Quand y aller ? Souvent parce que ça fait du bien. 

8. Les 8 Pillards : pour que vivent les lieux alternatifs

L’ancienne usine de métallurgie Pillard dans le 14e arrondissement de Marseille est une véritable fourmilière hébergeant plus de 11 collectifs sur 4000 mètres carrés. On y trouve plein de gens qui bossent dans le domaine des arts visuels, plastiques, scéniques, de l’architecture, du design ou encore de l’urbanisme. En 2022 l’aventure a bien failli s’arrêter là, la convention d’occupation précaire arrivant à sa fin, un projet de studio Netflix devait s’y installer. Mais les 8 pillards se sont organisés pour répondre à l’appel à projet de la Mairie et les membres croisent les doigts pour que ce lieu bouillonnant puisse rester dans ces locaux quelques années de plus.

Quand y faire un tour ? L’activité a pas mal baissé ces derniers temps mais il y a encore de jolis rendez-vous à ne pas manquer (et à retrouver sur leur page Facebook).

Pour aller plus loin sur le Marseille d’aujourd’hui : écoute le podcast Marsiens produit par Urban Productions, une boîte de production basée à Marseille.

Petit concentré des lieux à ne pas louper (pour celles et ceux qui ont la flemme de tout lire)


  • Les Déchainé.e.s organisent la Vélorution, réclamant l'espace public aux femmes.
  • Le Talus, ferme urbaine, offre des ateliers et un potager dans le 12e arrondissement.
  • La Base, quartier général des luttes, accueille associations et ateliers militants.
  • Le Coco Velten, tiers-lieu inclusif, conjugue hébergement, travail et culture.
  • La Friche Belle de Mai, pôle culturel, offre spectacles et animations diverses.
  • Cagole Nomade Party organise soirées queer et féministes au Molotov ou à l'Espace Julien.



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